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jeudi 22 avril 2010

A la une...

En attendant mes prochains billets qui tardent un peu, voici un article tiré de 20 minutes, pas très réjouissant, sur de possibles attentats à New Delhi:

TERRORISME - Plusieurs pays déconseillent certains lieux de la capitale...

L'Australie et le Royaume-Uni ont mis en garde jeudi leurs ressortissants contre un risque croissant d'attentats à New Delhi, rejoignant le Canada et les Etats-Unis qui ont déjà demandé aux touristes d'éviter certains lieux de la capitale fédérale indienne.

Les Etats-Unis ont affirmé mercredi être informés d'une menace «spécifique» concernant plusieurs quartiers commerçants et marchés de New Delhi, décrits comme des «cibles particulièrement attrayantes».

Menaces dans les marchés

Le gouvernement canadien a de son côté indiqué sur son site Internet qu'un attentat pourrait être perpétré «dans les jours ou les semaines à venir dans des marchés» de Delhi fréquentés par les étrangers, en particulier dans le quartier de Chandni Chowk situé dans le Vieux Delhi.

Dans la foulée de ces avertissements, l'ambassade australienne a déclaré jeudi conseiller «fortement» à ses ressortissants «de réduire leur présence dans les marchés de New Delhi».

De son côté, l'ambassade britannique a prévenu jeudi dans un communiqué qu'«il y a des indications accrues selon lesquelles des terroristes préparent des attentats à New Delhi».

Dernière vague d’attentats en septembre 2008

En février, une bombe placée dans un restaurant populaire fréquenté par des touristes à Pune (ouest de l'Inde) avait fait 16 morts, dont cinq étrangers.

C'était le premier attentat d'ampleur depuis ceux de Bombay en novembre 2008 perpétrés par un commando de dix hommes et qui avaient tué 166 personnes, dont de nombreux touristes étrangers.

La dernière vague d'attentats à New Delhi dans des quartiers commerçants remonte à septembre 2008. Vingt-deux personnes avaient été tuées et plus de 100 autres blessées.


Quand à Bangkok, la situation ne s'arrange guère: Céline, reste bien sur ton île!

jeudi 8 avril 2010

Gaarii on fire...

Quelle journée!!! Je rentre chez moi, fatiguée de tout, et surtout du bruit incessant, des coups de klaxons, des accélérations brutales du chauffeur de rickshaw qui s'énerve tout seul sur son "guidon". Enfin, je profite d'un moment de répit, le dîner, même si ce dernier n'a rien d'extraordinaire et que je le mange debout dans la cuisine. Tout à coup, j'entends un terrible brouhaha, une grande agitation qui émane de la rue; la porte d'entrée est ouverte certes, mais c'est souvent le cas, et je n'ai jamais remarqué un tel vacarme. Ce n'est que lorsque Maniram passe en trombe dans la cuisine, l'air affolé, et que je capte un mot de hindi, gaarii (la voiture) accompagné d'un geste signifiant l'explosion, que je comprends ce qui se passe et me précipite sur le pas de la porte. Collok et squatteurs de mon humble demeure sont déjà au rendez-vous, sauf Cindya, qui est dans le salon au téléphone avec un client.

Je vois la voiture défoncée, les lueurs dégagées par le feu et la fumée qui monte haut dans le ciel, bien au-dessus de la cime des arbres. Tout le monde est à l'oeuvre, Maniram le premier: tout proche du véhicule, il brave le danger en jetant vaillamment des seaux d'eau sur le capot, en vain. Les voisins ont activé leurs jets et les pointent vers le véhicule en feu. Je reste pétrifiée sur le seuil, puis je m'avance, par curiosité. Paul prend des photos. Certains assistent au spectacle sans bouger. D'autres s'agitent. Les flics règlent la circulation, mais point de pompiers à l'horizon.

Pas courageuse pour deux sous, je retourne dans la maison voir Cindya. Et si la voiture explosait? Quand je vois Shaleen et Cindya monter et descendre les escaliers chargés de seaux d'eau, je sors enfin de ma torpeur et fais tomber ma carapace de peureuse pour aller chercher mes litres d'eau moi aussi. J'ai cru que jamais on n'en arriverait à bout; la fumée ne semblait pas vouloir s'estomper. Mais, à force d'eau et de patience, nous avons fini par éteindre l'incendie... N'empêche, cela ne fait que conformer ce que je pense plusieurs fois par jour ici: je vais finir en morceaux dans un accident de la route !!!

dimanche 4 avril 2010

7 Mars: Heritage Walk à Nizamuddin & concert de Qawwali

De Shiv Mandir à Lala Lajpat Rai Marg


Elisabeth a toujours plein de bons plans pour découvrir Delhi et son héritage historique, du concert de soufi au dernier Bollywood. C'est encore elle qui nous a signalé l'organisation d'une visite guidée du quartier de Nizamunddin, dans le cadre d'un projet culturel visant à réunifier la tombe de Huyuman, la nursery de Sunder et la Nizamunddin Basti dans un développement urbain et socio-économique, qui améliorera aussi la condition de vie des habitants.


Pour moi, Nizamunddin, ça n'était rien d'autre qu'une gare pour prendre un train qui m'échappe de Delhi le WE. Une gare que j'aime bien, pas trop loin de chez moi, assez moderne, avec un grand café-restaurant à l'extérieur pour attendre.

Mais Nizamunddin, c'est bien plus que cela, et j'étais sur le point de le découvrir... C'est l'un des quartiers les plus vieux de Delhi (monuments de 700 ans). Malheureusement, ça commence mal, nous ratons le RDV – changement du lieu de départ prévu sur le prospectus. On a beau demander le vrai point de RDV, Shiv Mandir, aux locaux, les doigts se pointent dans des directions totalement opposées, comme toujours en Inde (en Inde, on ne dit jamais qu'on ne connaît pas une adresse, on indique n'importe quoi). Après nous être fait indiquer les 4 points cardinaux, nous décidons de visiter le quartier par nous-mêmes.


Cette fois ci, je n'ai pas oublié mon nouvel appareil photo, et j'ai hâte de mitrailler. Nous déambulons dans les ruelles, sans voitures ni rickshaws, agréable. Le quartier m'évoque la promenade de Chandni Chowk dans la vieille Delhi. Les gens sont souriants, les enfants pleins de vie, les fils électriques qui s'entremêlent à quelques centimètres de nos têtes. Face à un cul de sac, duquel s'échappe la musique bien connue d'une des chansons de Slumdog Millionnaire, nous revenons sur nos pas. Et nous retrouvons le groupe pour la visite guidée!

C'est parti pour une balade de 2 heures à travers 700 ans d'Histoire, centrée autour de la tombe du grand « sufi saint » du 14 ème siècle, Harat Nizamuddin Auliya.

Tombe de Atgah Khan

Je n'ai pas retenu les noms de tous les monuments que nous avons vus, mais c'est fou les trésors que ces rues cachent à leurs détours. Nous visitons par exemple Kalan Masjid, la grande mosquée (1387 ad), très jolie avec une partie en marbre blanc où reposent les tombes.

Autre élément d'architecture moghole, la tombe de Atgah Khan, en marbre et "sandstone" rouge, dotée d'un magnifique plafond.



Le basti musulman, lieu de prières...

Qawwali (musulman)

Certes, la beauté de cette balade doit beaucoup à la magnifique architecture des ères mogholes et tughlaq, mais pas seulement. Nous marchons au milieu de milles odeurs, la rose prédominant, puisque partout on en tresse des couronnes qu'on vous agite sous le nez.

Nos sens sont aussi éveillés par la musique que l'on entend, soit des maisons particulières, soit, en fin de promenade, du Hazrat Nizzamuddin Basti, un quartier sacré vénéré autant par les Musulmans que par le Hindous, avec la rauza (tombe) de sufi saint Hazrat Nizzamuddin Auliya, entre autres. C'est aussi là où ont lieu de nombreux concerts. Près de la tombe, un homme porte une chaîne au pied qui le retient prisonnier; est-ce un prisonnier? Elisabeth m'explique que ce sont des hommes qui ont pêché et qu'ils s'imposent ça de leur propre volonté...



L'ancêtre de l'éventail?!!

On entre au basti sans chaussures, c'est agréable de marcher sur le sol marbré frais du centre du lieu. La musique que l'on entend, c'est du Qawwali. Un des petits musiciens, un gosse, se donne à fond et attire billets et piécettes avec sa forte voix.



Le puits

La dernière partie de la visite mène nos pas déchaussés à travers un long couloir fermé, où de nombreuses mendiantes implorent notre pitié. A travers un mur ciselé de motifs, nous apercevons un baodi ou step well, où stagne encore une eau pas très propre.

Une chambre aménagée sur l'escalier du puits

Il est bien moins joli que celui que j'ai vu à Neemrana, et est partiellement effondré, mais toujours en fonction. Il date de 1321 AD. Après nous avoir expliqué le système de pompage, nous visitons la tombe d'un fameux poète, Ghalib, puis allons récupérer nos chaussures restées sagement à l'entrée du basti.



La visite est terminée; je m'excuse du manque de précision et d'exhaustivité de ce récit, je n'ai pas tout retenu et ça commence à remonter cette histoire! En nous disant au-revoir, les guides nous invitent le soir à revenir pour un concert de Qawwali.


C'est ainsi que nous retournons à Nizzamunddin en début de soirée, pour assister au concert; pour moi, c'est la première fois que je vais écouter ce genre de musique. Le concert est agréable, quoiqu'un peu long à mon goût sur la fin. J'aurais souhaité un peu plus d'interaction avec les gens, je ne sais pas. Tout au long de la performance, des gens du public viennent offrir des sous au musicien principal, qui les bénit.


mmm, ça donne envie!

Barbier local

J'essaierai de poster une vidéo du concert, si je les retrouve. A la sortie, c'est la nuit et c'est le moment où le quartier est le plus vivant, comme souvent en Inde... les gens sortent manger dans la rue, les échoppes s'affolent, de la fumée et des odeurs de poulet grillé (j'ai oublié le nom de cette spécialité, décidément!) envahissent nos narines, les faiseurs de pain font monter la pile à une vitesse folle, j'en profite pour acheter un gros pain qui me rappelle le pain arabe que j'achetais à l'époque dans les boulangeries de Paris. Mais là, le gros pain rond et épais est sucré, et parfumé à la cardamone, très bon! Après avoir tenté de rentrer au Karim's, chaîne de restaurant indienne réputée, qui grouillait de monde, nous décidons de nous rendre à celui de Haus Khas.

Elisabeth

Ainsi s'achève la soirée pour Cindya, Elisabeth, Heera et moi, devant une portion généreuse d'un plat indien de notre choix. En résumé, une très bonne journée empreinte d'Histoire. J'ai beau ne pas trop porter Delhi dans mon coeur, la ville n'en finit pas de m'étonner...