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samedi 18 décembre 2010

Parce que ... tu vas me manquer !

Parce que je repars des grelots aux chevilles et des bagues aux pieds;

Parce que Lily a versé deux larmes sincères en me disant adieu;

Parce que je ne verrai plus les petits culs-nus courir dans la rue;

Ni les vaches se gratter l'oreille à l'aide des freins des vélos garés;

Parce qu’ici, chaque jour se suit et ne se ressemble pas;

Parce que les scènes de vie incessantes égayent mon quotidien;

Parce que j’aime les films Bollywood en hindi;

Parce que j’ai pris l’accent indien quand je parle anglais;

Parce que j’aimais tomber au hasard des chemins sur de vieilles pierres, comme cette mosquée en ruines tout au fond du parc où je courrais chaque semaine à Delhi;

Parce que j’admire cette diversité qui fait la richesse de l’Inde;

Parce que l’ambiance Shanti et les gens formidables que j'y ai rencontrés me "ressemblent";

Parce que je travaille en sarouel et en tongs;

Parce qu'ici il ne fait jamais gris;

Parce que je ne verrai plus les papas attendris récupérer leurs petites filles coiffées à la garçonne à la sortie de l’école;

Parce que plus jamais (?!) je ne verrai un chien dressé à l'avant d'une moto;

Parce que les WE de 2 jours dont 25h de trajet sur une route bossue et tordue, c’est fini;

Parce que dormir dans des palaces et des forts du Rajasthan était devenu un agréable passe-temps,

Parce qu’il ne me viendra plus l’idée d’acheter un samosa sur le pouce,

Ni de négocier un achat à – 75%,

Parce qu'aux patchworks de linge coloré étendu à tous les coins de rues succéderont ceux ternes qui tournoient dans les séchoirs parisiens;

Parce que je ne goûterai plus au masala chhay sucré et brûlant, ni aux mochas du coffee.com;

Parce que je vais retrouver des rues calmes et ordonnées, sans klaxons et où les piétons circulent librement;

Parce que je ne longerai plus la mer à vélo pour aller au boulot le matin;

Parce que l’Inde me fait passer par tous les stades, révélant le pire et le meilleur de moi-même;

Et surtout, surtout, parce que la vie de fénéante, c’est fini, parce qu’il va falloir se remettre aux tâches ménagères, à la cuisine et aux courses, aux démarches administratives, aux travaux et au bricolage, à la couture et à l’épilation …

Pour toutes ces raisons, et bien plus encore, l’Inde me manquera. Ce message est un au revoir mais pas un adieu, car je compte bien continuer ce blog dans les mois qui viennent..

vendredi 19 novembre 2010

Mon voisin le mort - 19/10/2010

C’était le soir ; je m’apprêtais à partir de l’agence, et à rejoindre Fanny à la maison, où les bons petits plats de Lily, notre adorable maid, nous attendaient patiemment dans une cuisine impeccable, lorsque mon téléphone sonna. C’était Fanny justement. Elle voulait savoir quand je rentrais, et, profitant de m’avoir au bout du fil, m’annonçait une « surprise » dans le village. Elle refuse d’en dire plus malgré mes tentatives pour deviner (« ils ont édifié un nouveau temple ? enseveli la rue de sable ?, etc »), mais me met en garde : « ne vas pas trop vite en vélo quand tu arrives près de la maison ». Intrigant !

La jeune Lily

Je pédale, tout en continuant mon jeu de devinettes. Aux aguets, j’imagine ce que ce petit village surprenant a bien pu encore nous jouer comme tour. Mais, arrivée à Vaithekuppam, je ne note rien d’anormal. Je m'engage dans la "grande" rue qui précède la nôtre : toujours rien à l'horizon.

Serait-ce donc dans notre ruelle qu’il se passe quelque chose ?! Effectivement, je ralentis, car quelques personnes veillent là dehors, rassemblées autour... d’un cercueil transparent et décoré de fleurs, et qui laisse totalement voir le mort qui repose paisiblement… (Comment il se conserve par cette grande chaleur, c’est une autre question).


Ces cercueils, je les connais bien, pour en croiser souvent des vides sur le trottoir à côté de l’hôpital, devant lequel je passe parfois le matin pour me rendre au bureau. Et puis, ça n'est pas la première fois que je vois un mort exposé aux yeux de tous dans sa boîte transparente, lorsque maman était là, nous en avions vu un à Vaithekupam. Par contre, c’est bien la première fois que j’ai un mort comme voisin…et ça fait une drôle d'impression.

Alors que je gare mon vélo, jetant des coups d’œil furtif à la scène inhabituelle, une pensée pas très catholique me vient à l’esprit, "pourvu qu’ils ne chantent pas toute la nuit" ! L’histoire veut que non, ils n’ont pas chanté toute la nuit, ils n'ont commencé qu'aux aurores... Lamentations, pleurs et cris ont alors eu lieu pendant deux jours.


Lorsque je suis descendue le lendemain matin, le paysage avait changé, plus de chaises, un genre de chapiteau dressé au dessus de leurs têtes et un orchestre (orchestre qui m'a d'ailleurs tant suivi des yeux à mon passage que j'en fus horriblement gênée par rapport au mort). Au bout de la rue, des feuilles de bananiers chargées de fruits formaient une arcade, comme pour frayer un chemin au mort vers son autre vie Ou bien pour tout simplement pour indiquer l'endroit du deuil aux personnes venues témoigner de leur respect...

lundi 8 novembre 2010

Le Rickshaw musical (01/01/2010)

Il était une fois, une fin de soirée animée chez Sylvain, à Colas Nagar, c'est-à-dire dans un coin reculé de Pondicherry… Il était une fois, une gent masculine de moins en moins galante, qui nous laisse partir à pied à la recherche d’un « touc touc » dans les rues désertes de Colas Nagar à deux heures du mat’. Il faut dire, nous sommes de la dernière espèce à ne pas posséder de moto ou de scooter ici ! Il était une fois trois filles, Audrey, Fanny et moi, légèrement pompettes, qui cherchaient un rickshaw dans les rues désertes de Colas Nagar à deux heures du mat’, en pestant contre la gent masculine qui n’est plus du tout galante.

Soudain, après un quart d’heure de marche ou plus -on perd la notion du temps lorsqu’on est « gai »- un trois roues apparaît dans la rue. Notre sauveur ! La négociation est dure, nous finissons par nous accorder sur 90 INR et Audrey promet une chanson en prime. Le pauvre chauffeur en reste interdit, ne sachant pas s’il devait démarrer, ne comprenant pas quel était ce prix de consolation. On lui fait signe de démarrer et on commence à chanter à tue tête, en français, en anglais, en franglais.

Et là, bonne surprise ! Nous trouvons une fine oreille, un public, un fan quoi. Les chansons défilent avec le paysage, nous lui en réclamons une en tamil. Et nous devenons alors des fines oreilles, un public, des fans quoi. Il chante bien, le chauffeur de touc touc (même s’il est incapable de garder les mains sur son guidon ; les Indiens, quand ils chantent, ça n’est pas à moitié). Il est à fond, nous sommes à fond, on chante, on hurle, on danse presque…

Mais tout a une fin et nous arrivons à bon port. Nous remercions « Antoine » - le chauffeur – chaleureusement et rentrons chez nous en fredonnant des airs indiens…

mardi 10 août 2010

Une expérience culturelle intéressante (1/2): La promenade des Dieux


Cela fait quelques soirs que ça dure; des pétards à la nuit tombée, des feux d'artifices à la nuit noire, des temples illuminés à tour de rôle, souvent veillés par une grande figure d'ampoules colorées qui brillent dans la nuit. Serait-ce à cause de la pleine lune, ou fête t-on les Dieux pour une occasion particulière, je ne sais pas, mais j'entends bien les prières...

(...)

C'était une soirée paisible dans un jardin qui l'est tout aussi, petit havre de paix en plein Vaitheekupam, mon petit village de pêcheurs. La soirée marquait le départ de notre Claudia pour d'autres horizons. Tout à coup, des tambours viennent rouler à nos oreilles et troubler le silence de la nuit; instruments de musique, chants et feux d'artifice se rapprochent à grands pas. Notre hôte se rue dehors, quelques "touristes" sur ses pas. Moi, Claudia et Fanny restons assises; "encore une manifestation religieuse, on connaît !". Mais, la curiosité et l'appel des autres qui ont passé le nez dehors nous poussent sur la route au moment où le cortège passe.


Un imposant chariot de la largeur de la rue transporte les icônes des Dieux, précédé par des femmes "enjasminées" qui dansent gaiement et suivi des hommes qui poussent la machine péniblement !

Et, tout à coup, c'est l'Inde qui se reflète dans mes yeux. Des couleurs vives, du bruit, des points rouges sur le front, des fleurs autour du cou et du jasmin dans les cheveux, des éclats de joie; le cortège passe et les Dieux poursuivent ainsi leur tour de village. Ils s'éloignent lentement, célébrés par les pétards qui éclatent au-dessus de leurs têtes.

(...)

Un peu plus tard, nous décidons de gagner une autre soirée, à l'autre bout de Pondy, et nous nous dirigeons à pied jusqu'au canal de Pondicherry.

Le chemin de terre qui y mène est désert, à part quelques buffles et autre chiens errants rachitiques qui grignotent ce qu'ils trouvent, sauf les rats plus gros qu'eux. Par moment, une odeur nauséabonde pénètre nos narines, ce qui a pour effet immédiat de nous faire accélérer le pas. Au milieu de cette ferme, de nombreux mendiants squattent le sol dur pour dormir.

Puis, soudain, une foule d'Indiens, rassemblés pour le feu d'artifices lancé depuis le bassin du temple. Le "temple du cheval aux gros attributs" : un temple flambant neuf et très coloré, qui s'est miraculeusement construit en moins de deux semaines. Ah, si les jeux du Commonwealth avaient lieu dans des temples à Delhi, la ville serait prête depuis bien longtemps!


Je marque une pause et écarquille les yeux, avant d'éclater d'un rire franc avec les filles. Sous nos yeux ébahis, les dieux font maintenant un petit tour de barque...les hommes qui mettaient le chariot en branle pagaient désormais, de longs bouts de bois en main!

On a beau la connaître, l'Inde, elle continue et continuera de nous épater chaque jour...


lundi 2 août 2010

La minute "boulot"

Un petit article que j'ai écrit pour Shanti: http://indesud.uniterre.com/

mardi 6 juillet 2010

Pondicherry: le paradis?!

Premier midi, premier déjeuner...

Je suis arrivée dimanche soir à Pondicherry (pour ceux/celles qui l'ignorent encore, je pars vivre/ travailler là-bas pour quelques temps), et plus particulièrement à Vaithikuppam, petit village de pêcheurs où j’habiterai une petite maison que se partagent pour le moment Claudia (qui part bientôt au Sri Lanka) et Fanny.

Nous sommes arrivées par la route de la mer, mais je n’ai rien vu le premier soir, il faisait déjà noir ; j’ai quand même pu me rendre compte de la différence d’avec Delhi ; Vaithikuppam comporte beaucoup de petites bicoques en palmier tressé, des cabanes de pêcheurs en fait, qui se suivent sur la côte. Les gens dorment un peu partout, sur des poutres, sur des terrains vagues et, lorsqu’il fait trop chaud, sur des lits à l’extérieur, paraît-il.

Les grandes allées aérées de la ville blanche

L'espace, un endroit où la jeunesse prend l'apéro

Notre petite maison à nous n’est ni en bambou ni en palmier tressé; elle n’est pas colorée non plus, comme le sont certaines autres ou les temples. Simple mais charmante, elle s’élève sur deux étages et cache une terrasse fort sympathique. Lily, notre femme à tout faire, s’occupe de tout : linge, cuisine, ménage… Voilà comment je vais passer de « pas bonne à marier » à « immariable » !

Ce premier soir m’a aussi permis de goûter aux saveurs pondichérriennes, et j’ai compris que plus jamais je n’aurai de gros manque vis-à-vis des plats français. Nous sommes allées dîner en terrasse, dans un restau où le menu me donna du fil à retordre. Je finis par me décider pour un steak sauce roquefort avec frites, suivi d’une mousse au chocolat. Je n’étais plus en Inde !



Mais c’est le lendemain matin, en nous rendant au travail (mi chemin à pied et mi chemin en rickshaw), que j’ai vraiment découvert Pondy. Il faisait délicieusement beau ce jour là, pas trop chaud, ciel d’un bleu éclatant et grand soleil (cocotier à côté de la maison). C’était très agréable de marcher dans le village et de découvrir les temples, les locaux – qui vous dévisagent autant qu’en Inde du Nord -, l’ambiance du Sud, beaucoup plus décontractée. Arrivée à Pondicherry, j’ai pu me rendre compte du charme de cette ville, avec ses larges rues aérées et boisées, et l’Océan.

Pondicherry est traversée par un canal qui sépare la ville blanche de la ville noire. La ville blanche, ville des colons, a de grandes allées aérées, d'imposantes bâtisses, tout paraît propre ordonnée. La ville noire, c’est la ville indienne, qui a conservé ses vieilles maisons tamoules des années 30, ses couleurs et un charme fou, malgré un traffic un peu grouillant. On y retrouve les marchés et l’agitation indienne, qui nous rappellent que Pondicherry, c’est tout de même l’Inde. A l’image des deux couleurs de la ville, de ses deux cultures mélangées, les gendarmes d’ici portent uniforme blanc sur peau très foncée (ainsi qu’un magnifique képi rouge bordeaux, trop la classe !).

L'agence!

L’autre grande et agréable surprise, ce fut de découvrir l’agence et mon nouveau bureau : rien à voir avec le « bidonville » d’Okhla à Delhi, dans nos locaux où l’on crevait de chaud et où tout était sans cesse poussiéreux, avec des murs bien vides. Ici, c’est une agence toute mignonne meublée de bois, spacieuse et dont les murs sont décorés d’œuvres que nous exposons temporairement. Tout est propre, tout sent bon, il y règne un calme bénéfique et une fraîcheur quasi constante.


Sans compter que, dorénavant, les pauses de midi sont de vraies pauses, des moments de détente où l’on sort, où l’on a le choix des menus (et une boulangerie, Baker’s street), où l’on peut même déjeuner avec des gens extérieurs à l'agence, chose impensable à Delhi. Vous l’aurez compris, à ce niveau là, je revis ! Je retrouve des sensations aussi, je fais des parallèles avec d’autres villes, avec des souvenirs, tout m’évoque quelque chose à Pondi, par exemple la « promenade » (balade au bord de mer) m’évoque le malecon de Lima, et ses odeurs éveillent mes sens…


Les noms de rues en tamil et en français

Partout, ça parle français, ça comprend le français. Les femmes de ménage lancent des « ça va » à coups de balai, les serveurs utilisent leurs connaissances de la langue, et pas mal d’Indiens sont francophones (attention à tenir votre langue dans les lieux publics… !!).



Tout à côté de chez moi, à Vaithikuppam

Rien à dire, le confort de vie n’a rien à voir avec Delhi, et même si, au bout de deux jours il est difficile de faire un bilan, en quelques points je peux dire que:

- J’ai commencé ma journée de travail à midi, et je suis allée à pied au bureau, en 25 min, en longeant l’océan déchaîné VS J’ai commencé ma journée à 9H00 parce que si je pars après 08H30 de chez moi j’ai une heure de rickshaw qui m’attend, dans les embouteillages

- J’ai déjeuné dehors d’un sandwich jambon fromage (oui oui, je sais, ça vous paraît d’une banalité…), d’un mini macaron et d’un VRAI café VS j’ai déjeuné en 15 min dans la salle de réunion blindée d’une lunch box et puis flûte, le mardi ce sont les boulettes que je n’aime pas dans la sauce jaune…

- J’ai circulé en vélo pour aller m’acheter un téléphone VS rickshaw, rickshaw, rickshaw !

- Quand je suis rentrée à 21H30 chez moi, de délicieuses pâtes aux crevettes m’attendaient dans une poêle (ça me rappelle un peu l’excitation de quand j’étais plus jeune, au moment de savoir ce que maman avait cuisiné)… VS quand je suis rentrée chez moi vers 21H30, le frigo était vide et j’ai eu la flemme de cuisiner alors j’ai grignoté du chocolat…


A côté de chez moi toujours...

Alors, elle est pas belle la vie à Pondicherry ?!!

mercredi 30 juin 2010

Gushaini et la Raju's; les clefs du paradis...

Sur la route de Gushaini, un temple perché dans la montagne...

Il y a longtemps, bien longtemps de cela, peut-être dans les trois mois après mon arrivée en Inde et mon installation à Delhi, je tombai sur un article du magazine Outlook Traveller, qui classait les 100 incontournables de l'Inde. La Raju's GH figurait parmi eux.

Voilà comment on accède à la Raju's!!!

Je n'avais de cesse d'en entendre parler, mes boss s'y rendant régulièrement. C'était apparemment le Paradis sur terre. Je l'ai donc allègrement inséré dans notre parcours de vacances, et, tant qu'à faire, j'en ai mis deux nuits.


Le Raju GH...: on avait tout l'étage à nous!

Effectivement, la Raju fut sans aucun doute l’apothéose de notre voyage; un accueil formidable, une cuisine à tomber par terre, une nature luxuriante et apaisante, et enfin, pas moins de 9 pièces pour nous tout seuls! Raju nous a prêté l’étage du dessus de son adorable bicoque en bois. Discret, cet Indien élancé et timide n’en est pas moins connu comme le loup blanc ; en voyageant dans sa jeep un peu plus tard, nous l'avons vu adresser de nombreux gestes de la main, son sourire discret au coin des lèvres.

Petit feu de cheminée le soir: les nuits sont plus fraîches qu'à Delhi!

Comme tout paradis et autres jardins d'Eden, le chalet n'était pas simple à trouver... Petit village, aucune indication, zéro réseau pour appeler son propriétaire... La route étant très belle, rester une heure de plus dans la voiture ne nous a pas gênés outre mesure, d'autant plus que le chauffeur était d'une espèce rare, l'espèce cool-très sympa et marrant qui plus est.

Au micro carrefour du village, un attroupement de motos nous ralentit ; c'est en fait une épreuve du permis de conduire indien, qui consiste à tourner en rond autour d'un caillou !

La fameuse cuisine de Lata, la femme de Raju: c'est pour deux personnes ?!!!

Retournons à nos moutons, ou plutôt à nos vaches... après avoir interrogé de jeunes villageois, le chauffeur finit par s'arrêter sur le "bas côté', et tend le bras vers un petit chalet de l'autre côté du torrent. La Raju. Intéressant, mais comment on y va nous, à la nage dans l'eau glacée? Car le seul moyen d'arriver à la Raju's, et c'est aussi ce qui contribue à son charme, est de traverser le torrent sur une espèce de balancelle. Or, celle-ci est amarrée de l'autre côté. Notre gentil chauffeur use alors de sa grosse voix d'Indien pour alerter Raju et, quelques minutes plus tard, un jeune homme vient nous chercher: c'est le fils de Raju.

Et c'est parti pour une grande balade dans les environs!

Cette maison, c'est la maison de mes rêves : tout est en bois, jusqu'au plateau dans lequel on nous sert le café et ses biscuits. Un beau bois chatain foncé. Les toilettes donnent sur le torrent, on peut entendre le bruit de son courant. Une terrasse extérieure nous permet d'admirer la nature environnante, confortablement installés.


Les cerises de Raju en poche...

Le premier soir, après notre journée de voiture et après avoir pris possession de nos appartements, nous descendons sur les berges de galets pour voir le soleil se coucher. Déjà, nous avons trois nouveaux amis, qui nous accompagneront tout au long de notre séjour: Wouwou, Yéti et Balou, le trio de toutous de Raju, trop marrants. Ils vous suivent et vous "guident" dans toutes vos balades, trop heureux d'aller se dégourdir les pattes avec les amis touristes. Ils n'aboient pas et font leur vie, vont fouiller dans les fourrés, explorer les buissons éloignés, etc.


De retour "chez nous", le jus de pomme frais nous attend...

Touffedepoil (son vrai nom c'est Yéti, ça lui va bien aussi)

Le soir à table, le service est irréprochable et la nourriture exceptionnelle! Quelle ne fut pas notre surprise, le soir à table, de découvrir autant de plats!! Soupe, viande, poisson grillé fraîchement pêché (la truite est LE poisson de l'Himachal Pradesh), pasta, riz, salade, paneer indien, chapatti, jatte de crème dessert, le tout arrosé de jus de pomme maison (boisson typique de l'Himachal, mais le meilleur qui nous ait été donné de goûter est celui de Raju) !!! Ghislain et moi partageons l'amour de la bonne bouffe...nous étions donc conquis une fois de plus!

Le lendemain, nous nous levons avec une pêche d'enfer. Nos lunch sur le dos, nous partons explorer les environs, peut-être jusqu'au parc national. Raju nous a bien expliqué le chemin, ce sera une bonne journée de marche à pied et de bon air frais à stocker dans nos poumons. Nous voilà sur le chemin du village pour rejoindre les collines verdoyantes.



Il fait beau mais bon, et c'est un vrai bonheur de découvrir le paysage en marchant. Au bout d'un moment, Ghislain s'arrête pour découvrir des kilomètres de cannabis, une "marée verte à ciel ouverte". Ici la feuille interdite pousse comme les orties à Château-Renaut (chez mes parents), sauf qu'à mon avis on en fait autre chose que des soupes !


Pause pique nique près du torrent et bronzette sur de gros rochers plats; impossible de tremper un doigt de pied dans l'eau, trop froide! Même le chien poilu, Yéti, qui adore rafraîchir ses longs poils dans les flaques, ne s'y risque pas.

Oui oui, ici la "mauvaise" herbe est bonne pour certains...

Le soir, après un nouveau repas tout aussi gargantuesque que le premier, Raju nous allume un petit feu de cheminée, et nous restons là, à regarder les braises s'épuiser dans l'obscurité. Aucun de nous n'a envie de repartir le lendemain matin!


Raju a proposé de nous emmener dans sa jeep jusqu'à Naggar, notre prochaine étape; nous avons accepté, sans grande envie de jongler avec les bus locaux. Très bonne dernière nuit bercée par le torrent...

Belle et Sébastien !


Vers le parc national, mais nous avons rebroussé chemin!