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jeudi 30 juillet 2009

Je suis en Inde, je suis en Inde!!!

Comment l'oublier, et pourtant c'est comme si je le redécouvrais à chaque nouveau rickshaw pris le matin. Sur le trajet, il y a toujours quelque chose d'inédit, un petit détail qui m'avait échappé jusqu'alors (ex. les voitures replient leurs rétros latéral), une posture amusante des vaches, etc.

Et l'inédit d' il y a quinze jours n'est encore pas passé dans la catégorie « normal ».


Comme cela arrive parfois, galère pour trouver un rickshaw pour Okhla (le quartier où je bosse), la plupart refusant de nous emmener ou exigeant des prix bien trop élevés. L'un d'entre eux finit par accepter, avant de tranquillement commencer son petit déjeuner... en bonnes Françaises qui se respectent, un petit grognement aigri et agacé sort de notre bouche et c'en est fini pour celà-là qui nous envoie au diable! Et moi qui pensais que les Indiens voulaient travailler coûte que coûte, ne serait-ce que pour 3 roupies, mes clichés sont mis à rude épreuve.

Les odeurs m'assaillent, voire m'agressent plus qu'avant. Plus que la pollution ou la nuisance sonore (à laquelle j'ai dû finir par « m'habituer » au Pérou), plus que la saleté partout et la chaleur pesante et humide, ce sont elles qui me dérangent le plus. Parfois agréables, mais le plus souvent écœurantes. Un mix entre l'odeur de l'engrais des campagnes françaises lorsqu'on cultive les champs, les décharges publiques et les caniveaux.

Sur la main road, du linge est étendu. Qu'on m'explique l'intérêt de laver du linge si c'est pour le sécher aux pots d'échappement et à la matière grise de Delhi. Plus loin, un Indien balaye … l'eau de la mousson, signe déclencheur d'un rire franc de ma part. Moins drôle, les enfants qui pataugent dans la gadoue et les poules qui se grattent la patte et se nourrissent dans les tas de détritus puants... un instant l'omelette de la veille me revient à l'esprit.

Pour la première fois depuis mon arrivée dans ce pays, je ne me sens vraiment pas bien, fatiguée, épuisée même, avec les symptômes d'une grippe je crois. Ce qui ne m'empêche pas de tester le dhaba du coin, sorte de petit restau très bon marché et plus copieux que la lunch box traditionnel, alors que mon appétit s'était étrangement fait la malle avec mon énergie. En fin de journée, je lutte devant mon écran d'ordinateur, et les chiffres commencent à s'embrouiller dans mon cerveau. Il est grand temps de rentrer.

Je rebondis sur les bosses et les creux du retour au rythme du ricky. Si l'on peut encore en rire lorsque tout va bien et qu'on découvre Delhi, c'est ultra douloureux lorsque l'on ne se sent pas bien. Le soir, j'annule ma soirée, et ne mange presque rien. J'ai un peu de fièvre, rien de très grave.

Néanmoins, j'adopte tout de même l'attitude de tout Européen expatrié en Inde qui se respecte: un spasphon, un doliprane et au lit!

mercredi 29 juillet 2009

Journée typique indienne... (Mercredi 15/07)

Ready, steady, gooooooo

Journée productive au boulot, avec un devis et demi à moi toute seule (soit l'objectif de la journée pour chaque TA -comprendre: Travel Advisor-) et préparation de mon reiki (comprendre: repérage sur le terrain). Un itinéraire plutôt sympa m'attend: une semaine à travers le Rajasthan, l'Uttar Pradesh et le Mandyar Praddesh, étape finale à Varanasi (Bénarés), haut lieu de pèlerinage où ont lieu les crémations des corps sur les ghâts (sortes de gradins qui bordent le Gange). J'ai hâte hâte hâte, je rêve de voir Bénarès, de vivre son ambiance, sentir ses odeurs, cette ville déconseille comme première étape d'un voyage en Inde tant elle peut, dit-on, choquer.

La mousson s'intensifie, il pleut parfois des trombes pendant plusieurs heures, je pense aux immenses mares qui doivent se former dehors et qu'il faudra affronter sur le chemin du retour. L'état des routes sera, pour ceux qui sont déjà venus chez moi à la Broussardière, mille fois pire que son impasse en hiver.
La bonne nouvelle, c'est que j'ai déjà 2 pick ups prévus cette semaine, on ne perd pas de temps chez Shanti! Je lève les yeux vers la fenêtre aux alentours de 18H30, un coucher de soleil s'y reflète, d'un rouge orangé éclatant. Canon. Il ne pleut plus.
Le midi, je tente une expérience culinaire tandis que les filles achètent clopes et cookies à la petite échoppe du bout de la rue; je tente une espèce de petite boule jaune qui repose sur un tas de petites boules jaunes enfermées dans un gros bocal au couvercle rouge. Une sucrerie qui n'a pourtant pas l'air très appétissante, mais ne dit-on pas qu'il ne faut pas se fier aux apparences? Leçon numéro un: en Inde, il faut se fier aux apparences.

Les filles me traitent de folles (mais croquouillent tout de même dans la boulette); c'est assez infâme. Un genre de beurre mou sucré qui s'effrite à peine posée sur le bout de la langue.
Après la dure journée de labeur, je pars avec mes collègues francophones dîner à GK2, dans un authentique restau indien. Je retente l'aventure scooter avec Emilie, mais cette fois-ci Bilou (cf post précédent) ne l'entend pas de cette façon. Après plusieurs arrêts forcés sur la route, après un secourisme à l'Indienne en mécanique, après avoir tenté la position en amazone (mais sans le sari), Bilou nous lâche non loin de notre destination finale. Bien obligées de nous rendre à l'évidence, nous capitulons et l'abandonnons dans un coin.

La décoration du restaurant est à la fois sobre et superbe, rustique et classe. Je me laisse impressionner par le joli mobilier indien et les affiches Bollywoodiennes disposées un peu partout. La carte est grande, sans doute alléchante (j'ai encore un peu de mal avec le hindi), et les prix sont plus que corrects (aux alentours de 3 euros le plat, très copieux). Sur un pan de mur, une fenêtre aux volets colorés; au-dessus, une pancarte interdit l'usage de la fourchette et du couteau (il faut savoir qu'en Inde on mange avec une grande cuillère – et un naan-). On a pleine vue sur la cuisine, et de temps en temps une grande flamme s'élève des poêles affolées. Je commande un plateau végétarien avec plein de choses différentes dont je n'ai pas saisi le nom, et on s'échange toutes nos plats. C'est amusant de découvrir l'histoire de chacune, pourquoi Shanti, pourquoi l'Inde, pourquoi le tourisme... Aucune ne se ressemble, et pourtant nous sommes toutes là, réunies autour d'une table...

Au retour, le rickshaw a essayé de m'arnaquer en me rendant la monnaie, mais je ne me suis pas laissée faire, je ne l'ai pas laissé repartir avant d'avoir tout récupéré!! Toujours penser en roupies, pas en euros... penser « Salaire local »!

Mardi 14 Juillet: Delhi n'vous laissera pas vous reposer un jour férié!

New Friends Colony

La mousson a vraiment laissé des traces sur la ville: elle a beau avoir 3 semaines de retard cette année et n'être qu'à 60% de sa capacité, ce sont maintenant de véritables mares (et je ne minimise pas) que les rickshaws traversent matin et soir (et dans lesquelles les enfants pataugent toujours aussi allègrement)...inutile de vous dire que j'ai rangé mes chaussures roses au placard (quelle idée aussi d'emmener des chaussures rose pâle à Delhi).

Je m'apprête à passer ma première soirée hors collègues/coloc'/ collèloc'. J'avais contacté Hélène via son blog il y a quelques mois de cela pour avoir une idée du budget nécessaire pour vivre à Delhi. Du coup, elle me proposait d'aller manger au « Yum Yum Tree », au Committment centre de New Friends Colony (un autre quartier de la capitale).

Premier rickshaw seule! Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis toute excitée, mais comme toute première fois, c'est une expérience. Je négocie le premier en vue, et, fière de mon prix, grimpe dedans (ici la négociation est plus dure qu'au Pérou, peut-être parce qu'on ne parle pas hindi... en tout cas les chauffeurs n'hésitent pas à nous tourner la roue si ils n'obtiennent pas le prix demandé).
J'arrive sur une grande place, royaume des fast food et des grands hôtels. Les affiches jaunies mettant en scène des glaces pas très ragoûtantes signées Ronald me font passer l'envie d'un Mc Flurry (cf photo ci-dessus). Un, peu en avance, je me balade à travers les ruelles, le soi disant « quartier de la mode » (avec des t-shirts à gogo), les petites échoppes et autres restaurants. Plantée devant le Yum Yum, je retrouve Hélène et sa bande de copains (gent masculine uniquement).

La nourriture est délicieuse et je mange/ dépense plus ce soir que depuis mon arrivée: des plats et desserts en tout genre (des makis aux concombres au yaourt en passant par du poulet en sauce) défilent sur un tapis roulant, véritable autoroute à côté des tables où d'affamés ventres sur pattes les guettent et les attrapent au vol. La bière « Tiger » coule aussi à flot. Je suis calée avant même qu'on nous apporte les entrées et plats choisi. Un conseil, n'amenez pas votre amoureux(se) dans cet endroit où l'on passe notre temps à guetter les plats et à s'empiffrer. J'ai même testé le dessert entre deux entrées. Le chocolate mud pudding était excellentissime, du chocolat indien?!

Je passe une bonne soirée, je regrette seulement qu'il n'y ait pas plus d'étrangers (seule Victoria, une Allemande, nous a rejoint un peu plus tard) et zéro Indien. En parlant avec Victoria de retour dans le rickshaw, je me rends compte qu'elle parle un peu hindi; elle prend des cours, ça me donne envie d'en faire autant... mais quand??!!

A basic Indian flat has...

(Extrait d'un document que l'on m'a donné à l'agence pour « m'aider » dans ma recherche d'appartement... rédigé en anglais local, cela va de soi...)

- Electricity pb and will burn a bulb or a wire once in a while
- Water pb
- Powercut during summer
- Gieser pb in winter
- Is too hot i summer and too cold in winter
- Water infiltration pbb for the roof, and may be the wall
- The flat is nice in march and octber
- Boring neighbourhood
- Dogs down barking at night
- 11 months lease whree you get srew once you want to reniew it
- Owners which will ask you strange questions (how long ar you here for, are you married? No? why? are you vegetarian? please close the gate at 10pm)

A better and more expensive flat has the same pb, but better hidden. The best flat is with n owner which is not staying at the same place. The avantage is they don't call the police if you party...

mardi 28 juillet 2009

Delhiscoot...


Nouvelle expérience, nouveau trip: se balader en scooter à Delhi. Si ma mère me voyait, à califourchon derrière Emilie (une collègue), bien calée sur la selle de Bilou, son scooter « de papy » comme elle le dit, sûr qu'elle flipperait!

Il est vrai que, à première vue, ça peut faire peur, toutes ces routes qui ne ressemblent à rien, parsemées de nids de poule et de crevasses, ces grandes artères blindées de monde sans files ni ordre établi, ces véhicules à droite, à gauche, devant, derrière, en diagonale, ces coups de klaxons de sonorité différente qui sifflent à l'oreille, irritant parfois le tympan. Et puis il y a les risques; risque de voir un mollard atterrir sur nos mains, pieds ou autres parties du corps exposées au crachat du chauffeur indien, risque de se faire coincer entre une voiture et un rickshaw, d'écraser un piéton qui lui même tenter d'éviter les roues d'un vélo qui arrive à contre sens, lequel ne passe pas loin d'un camion qui … vous avez compris le principe!!

Tout d'abord, Bilou le scooter indien (cf photo) ne démarre pas. Emilie a beau le mettre à la renverse, pour faire couler l'huile et activer sa mécanique, rien n'y fait, monsieur est capricieux. Des Indiens nous aident volontiers et, après avoir renversé Bilou dans l'autre sens, nous démarrons enfin. Emilie paraît surprise de constater à quel point j'aime cette petite balade improvisée, d'habitude on se « moque » d'elle. Et puis c'est la classe, une promenade presque climatisée dans Delhi, avec un petit vent dans la face (malheureusement le petit vent dans la face amène aussi son lot de grains de poussière dans les yeux, un détail). Bientôt je me promets d'essayer de monter à l'indienne, en amazone et en sari.

Je profite du paysage, lance quelques sourires à des Indiens en rickshaw qui me répondent à coup d'œillades, observe le paysage. Incidemment, à chaque fois que je regarde autour de moi, j'ai du mal à croire que j'étais en France une semaine auparavant! C'est juste incroyable, tellement différent...Incredible India, encore et toujours. Nous arrivons à Kalkaji, et j'aperçois un grand marché qui s'étale sur des kilomètres, tout plein d'odeurs, de couleurs mais surtout d'immenses étalages de fruits et de légumes. Emilie me propose d'y faire un tour, j'accepte avec joie! Il paraît que le mercredi ce marché est trois fois plus gros, si bien qu'il est quasi impossible de circuler par là.

En parlant un peu du peuple indien, qui me paraît toujours plus froid et distant que le peuple péruvien, et bien plus mystérieux, impénétrable, Emilie m'assure qu'ils sont honnêtes. En effet, je vois un marchand très consciencieux me rajouter une mangue pour finir le kilo. Ma collègue sourit lorsque je lui raconte le coup de la queue au supermarché (cf posts antérieurs), c'est comme ça ici, il faut coller les autres au millimètre près et se battre pour garder sa place. Nous goûtons un fruit bizarre qui ressemble à la lucuma du Pérou; même aspect farineux, même goût sucré mais avec de gros pépins à l'intérieur. Je reste mitigée. A l'heure où je retransmets ce poste sur le blog, j'ai trouvé son nom dans le routard, sans le retenir.

Enfin, j'achète ce qui va devenir mon principal outil de travail: un téléphone portable. Toute Shanti girl qui se respecte s'engage à être joignable 24/24 7/7. Tout à fait moi ça, vissée à mon téléphone, c'est bien connu. Chez Airtel, tout est très simple, quelques signatures et je ressors avec un appareil bon marché rechargé, sans engagement et valable jusqu'en 2014. De quoi renouveler 8 fois mon contrat de travail. Pour finir la soirée en beauté, un petit tour de supermarché; cette fois-ci les rayons sont quasiment vides, il est un peu tard pour les courses... Je retrouve un appartement plongé dans le noir à cause d'une coupure de courant... question d'habitude je suppose ;-)

dimanche 26 juillet 2009

Un choc thermique plus que psychologique (lundi 13 Juillet)

(Un singe à côté de mon boulot)

Mauvaise nuit, gros orage. Lever à 5 et 7H pour allumer et éteindre la pompe pour l'eau (il est fort possible que j'écrive un petit post à ce sujet). Révolution: grâce à la femme de ménage, je découvre que le deuxième ventilo de ma chambre marche, ça va me changer la vie!!

Aujourd'hui, première vraie journée de boulot: comment la décrire, voyons voir... Spécial! Pour commencer, j'avais un meeting à 10H30, je devais me rendre au travail avec Verena en rickie, car je n'ai pas encore vraiment repérer la route jusqu'à Okhla (quartier où je travaille)... Verena arrive en retard d'un WE passé hors de Delhi, du coup on y va en voiture (ce qui est plutôt cool, sauf que je repère encore moins la route). A 10H30, pas de boss en vue, pas de réunion. Les stagiaires se marrent, c'est chose courante apparemment...

Verena me montre où trouver des choses utiles, comme une calculette par exemple, plutôt utile pour établir des devis, et je rencontre mon collègue Patricio, un argentin exilé à Barcelona.
Je change d'ordinateur une fois de plus, toujours en attente de ma boite mail, puisque personne ne sait encore où me mettre, moi, petite stagiaire parmi tant d'autres. Je commence une traduction, ne sachant trop que faire. Caroline, ma manager, finit par arriver, me fait la bise et puis s'en va; pas de formation ni de meeting immédiats donc. Je retourne à ma traduction, en attendant patiemment l'heure de la lunch box ;)

Petit skype pour nous dire de déjeuner avant 14H, heure de la fameuse présentation sur le Rajasthan. Notre déjeuner avalé, nouveau message pour nous dire que l'heure de la réunion serait, on l'espère, 14H30.

A partir de là, le reste de la journée passe vite. La présentation sur le Rajasthan est intéressante, même si Alex (le directeur) énumère très (trop) rapidement la partie géographie et que je me demande quand je trouverais le temps d'ingurgiter la carte... Je somnole un peu par moments, priant pour que l'office boy nous apporte notre chai... ce qu'il ne tarde pas à faire. Deux heures de réunion plus tard, me voici de retour sur ma chaise. Caroline (ma boss) me demande aussitôt de venir la voir pour signer les contrats de nouveau. Quand elle me suggère de décompresser le WE et de souffler un peu en partant en excursion, je ne peux m'empêcher de lui faire remarquer que tout le monde bosse le WE en ce moment à cause des pick up, menant à une terrible confession...je peux effectivement oublier les échappées jusque mi-août... D'autres questions?! heu oui, ma formation? Réponse: observer les filles lorsqu'elles font des devis... les filles qui sont déjà sous pression avec des tas d'heures sup' ???? Ok, pas de problème ;-)

Je retourne sagement à ma place en attendant qu'une bonne âme veuille bien me prendre sous son aile. C'est Emilie qui s'y colle et commence un devis facile; seulement elle s'y colle à 18H30... à 19H, sous les regards inquiets et amusés de mes colocs, je décide de rester un peu à l'agence... l'engrenage commence?!!! Je ne sais même pas rentrer chez moi, Emilie propose de me raccompagner en scooter indien... me demande si j'ai peur, absolument pas!! la seule chose que je redoute moi, c'est la conduite en France!


Une boîte aux lettres

Delhi-tres d'eau!

Et oui, surprise, la mousson est là. Ça ne rigole pas, mais les Indiens s'en fichent. Pas de système d'évacuation d'eau, la mousson roule et dévale les rues en travaux. Les odeurs remontent, la saleté nous saute dessus.
Des mares se forment, qui seront vite évaporées par la chaleur qui suit. Quelques gros orages éclatent... Je ne sais pas à quoi m'attendre; la mousson étant en retard et peu abondante sur Delhi cette année, j'imagine des torrents qui emporteraient tout sur leur passage arriver bientôt...
Une chose est sûre, je vais laisser mes chaussures roses dans le placard :-)

Dimanche 12/07: Delhi-rant (les contrastes de l'Inde)

Je m'autorise une bonne grosse grasse mat', en prévision de la tonne de boulot qui devrait arriver par la suite chez Shanti... Lever midi donc, bizarrement je n'ai toujours pas faim, je croque nonchalamment dans une pomme. On m'appelle, pour me proposer un brunch au champagne au Hyatt, un hôtel 5 étoiles. Pourquoi pas, j'ai oublié de prévoir une visite de Delhi de toute façon...

On passe me prendre en jeep; la jeep bizarrement ne se fond pas trop dans le décor de Kalkaji... Et c'est parti pour une visite de Delhi by day; ville toujours aussi hétéroclite et insaisissable, inracontable. Une déviation, accident de métro ce matin, 5 morts, moi qui avais envie de l'essayer... Par la fenêtre, j'observe. Des Indiens qui se lavent les mains d'une eau dégoulinant d'un camion citerne, des gosses rachitiques et noirs de crassent qui mendient, des travaux boueux, des saris à moto, un Mc Do affichant le Monti Mahal Delux, des culs de voitures et de camions tamponnés de "Horn" et "Relax", ce que tout le monde n'hésite pas à faire (pour la partie « horn » du moins).

Je vous passe le brunch italien (non pas au champagne mais au vin pétillant et aux martinis ananas); l'hôtel suinte le luxe et la propreté; le service est attentionné (quoique lent, encore une fois, similitude avec le Pérou)... Un énorme bouquet de fleurs comme je n'en n'ai jamais vu précède les marches de marbre à l'entrée, une grande piscine domine le coin de verdure protégé du palace... En haut des escaliers, des vitrines de chocolats et de gâteaux captent la clientèle aisée -même si l'on peut dire au premier coup d'oeil qu'ils ne sont pas bons, ce que l'on vérifira par la suite-. Le Hyatt, empire du 5 étoiles.

Nous sortons vers 5H de cet empire, et nous voici sur le chemin d'un autre empire, celui des grands designers qui dominent le monde. Emporio, Gucci, Dior et compagnie, tous regroupés dans un même centre commercial pour riches indiens et expat'. Sur la route de la mode, un âne traverse la rue... signe annonciateur de l'énorme bidonville adjacent. L'Inde et ses contraste... D'un côté, on fouille les gens et leurs voitures (que l'on gare pour eux), de l'autre on fouille la terre et les détritus...

A l'intérieur de l'empire moderne, tout est très sobre, blanc, avec des lustres qui scintillent et une piano à queue qui chante doucement sous le doigté habile d'un Indien, accompagné d'autres instruments. Tout est à l'image des diamants Cartier exposés en vitrine, sobrement. La qualité contre la quantité. Personnellement, je n'aime pas ces vitrines... Nous prenons un café chez Tiffany, j'ai l'impression que les gens autour de moi s'ennuient à mourir.

Sur le retour à Kalkaji, nous passons devant le bidonville, une montagne de terre avec divers objets qui traînent, un pneu, un vieux fauteuil qui trône fièrement au-dessus de la monticule poussièreuse... Des enfants courent nus et se détachent de la ligne d'horizon des tas de boue et de cailloux. Un peu plus loin, des groupes d'enfants à moitié nus se lavent dans un coin, enfin se versent de l'eau sur le corps, près des travaux... partout des marchés, des fruits et légumes mal présentés, des étalages de pauvreté.

La bonne blague, c'est que en arrivant à l'appart, je rentre dans ma chambre, qui est en fait, rappelons-le, le salon, sans rideaux, sans clim et sans salle de bains -mais avec un accès balcon-, et là, la porte claque et … ô rage ô desespoir, impossible de la rouvrir!! Hé oui, Inde ou pas Inde, on retourne vite à ses propres petits soucis égoïstes...

Me voilà prise au piège dans ma propre chambre. Bene, qui a un pick up client à minuit (je vais adorer mon taff je vais adorer mon taff...), dort un peu et mes deux autres coloc ne rentrent pas ce soir... chouette!! Prenons les choses du bon côté, mes intestins reposent en paix pour le moment, donc rien de grave. On m'avait prévenue que la porte parfois se coinçait; et un couteau est à disposition pour la décoincer de l'autre côté de la porte, mais pas du côté chambre::) Happy ending pour moi, Bene m'a finalement délivrée vers 22H ;-)

samedi 25 juillet 2009

Kalkajiwood (by night)


Je demande à Bene de m'indiquer une banque et une boutique de téléphone. Civilisation, me voici. Je me dirige vers une petite place que je traverse jusqu'à une rangée de magasins et bouis bouis en tous genres; parmi lesquels une banque. Fermée. Pas de cash machine. Great. Je fais la rue, en cherche une autre, que je trouve finalement sur la rue perpendiculaire. Je rentre, c'est un espace fermé, il y fait bon. God Save the Clim. Et là, je ne sais pas ce que j'ai fait, mais impossible d'insérer ma carte. Je m'énerve, ça ne sert à rien bien sûr. Je finis par ressortir agacée et sans le sou, ayant dépensé mes 20 dernières roupies pour 3 mangues. La gourmandise me perdra...

Je trace et... je me perds un peu. Il faut dire qu'il fait noir maintenant, la nuit tombe tôt à Delhi. Je me balade parmi les blocks, finis par demander mon chemin, ultra énervée après moi et le distributeur, en sueur tellement il fait lourd... je marche, encore, crois reconnaître l'allée avec le monsieur qui repasse le linge dans son échoppe, me trompe, où avais-je la tête, Delhi regorge de repasseurs de linge...reviens sur mes pas, trépigne, continue, me calme, puis finis par reconnaître la grande route, celle du Fitness Finesse et des multiples pots de plantes posés sur le trottoir, du magasin de jean et de la boîte aux lettres devant le parc. Delhi est une ville qui fonctionne par repères visuels, en tout cas pour moi! Peu à peu, je retrouve mon chemin, le bâtiment, l'appart, ouvert, comme à son habitude. Bénedicte est malade, couchée. Je n'ai pas faim, je n'ai plus faim en Inde, incredible! Incredible India...


C'est hier soir que j'ai fait mes premières courses dans le voisinage; ma voisine dans l'avion, une Indienne qui fait ses études à LA, m'avait dit qu'il n'y avait aucun supermarché, je pense qu'elle songeait aux monstres de l'espèce Wal Mart. Car si, il y a des petites supérettes!!! J'adore comparer les rayons avec ceux des autres pays; je visite toujours une grande surface à l'étranger. Là c'est un peu plus corcé car beaucoup de choses sont écrites en hindi. En entrant, on trouve d'abord les fruits et légumes. Il n'y a pas de mangues, il faudra que j'en prenne dans la rue. Pour peser nos achats, il faut appeler un employé. Puis, sur la gauche, un mini étalage de « fromages » et de yaourts, je vais etre malheureuse ici. Je tente un lassi (genre de yaourt liquide nature ou parfumé). On sent l'influence anglaise avec le foisonnement des « buy one get one free ». Pas de rayons frais de viande ou de poissons, quelques surgelés qui se battent en duel dans un réfrigérateur qui fait un peu peur. Je ne tente pas. A vrai dire, je ne sais pas quoi acheter. J'ai du mal à calculer les prix aussi, surtout que la plupart ne sont pas indiqués. J'arrive en caisse et fais l'expérience du plus gros inconvénient des courses en Inde... la queue!! Deux caisses, et d'une lenteur... Une Indienne me passe devant, j'hallucine un peu, j'ai envie de lui faire une réflexion mais elle a l'air de trouver ça normal... soudain elle va directement mettre son paquet dans les mains du caissier, qui n'a pas encore rendu la monnaie à la cliente précédente. C'est une autre culture. Enfin mon tour arrive, et mon caissier fait plein d'erreurs; heureusement, son manager arrive et vérifie tout... ma note s'élève alors à 325 roupies, environ 5 euros. Après tout ce temps perdu, je repars, mes paquets à la main, dans la rue de plus en plus sombre et animée. Partout des odeurs de nourriture, de grillades, d'encens, de friture. Un Indien qui fait de la couture au coin de la rue. Des enfants qui s'amusent. Des images qui rappellent Slumdog. Je rentre chez moi...le temps que je range tous mes achats dans mon étage du frigo, ce dernier se met à chanter ... jingle bell... ?!!! Incredible India...

Photos - Appart Kalkaji

Arrivée depuis peu et déjà pas mal de passage... Ici Nico, assommé par la chaleur.
La salle commune...
Heuuuu, ma chambre...

Shantiwood - 1st Day of Work (Samedi -!!!!- 11 Juillet)


Hé oui, la dure vie de Shanti commence, il faut travailler un samedi sur deux!! Et apparemment, des échos que j'ai eu des autres stagiaires, la plupart du temps il faut bosser le dimanche, lorsque l'on a un pick up par exemple, c'est à dire qu'il faut aller chercher un client à l'aéroport, à minuit comme à 4H du mat'... Je vois mes excursions WE qui me saluent au loin de la main... j'avais pas bien compris cette partie-là du contrat!!!

Avec une soirée bien arrosée la veille (au vin rouge indien), et un pénible réveil à 6H du mat' (à cause de la grande luminosité -ma chambre provisoire ayant de grandes fenêtres sans rideaux- et de la chaleur écrasante, j'avale avec peine un gramme de paracétamol. Impossible de me rendormir; la peur de ne pas être en forme pour le boulot me tenaille. Je décide d'aller reposer en paix dans la chambre de Verena (qui est partie en montagne pour le WE), qui présente l'immense avantage d'avoir une salle de bains à proximité. Sa chambre, de loin la plus jolie car la mieux décorée et personnalisée de l'appart, est fraîche et sombre. Je me couche, mais ne parviens pas à me rendormir avant 7H30. De nouveau réveillée à 10H, cette fois-ci pour le boulot, je me douche et me prépare. J'ai l'air un peu idiote avec mes fringues européennes, enfin avec mes fringues trop chaudes, trop "classes", trop collantes, trop chaudes, trop chaudes, trop chaudes!! Les filles du boulot sont habillées, comme j'allais le découvrir, de façon beaucoup plus légère; à mi-chemin entre le local et l'européen. Il faut absolument que je trouve un marché à dévaliser!!!!
Nous quittons l'appart vers 10H20, en route pour mon premier rickshaw! Je pensais que les rickshaws étaient essentiellement des vélos avec un pauvre homme qui pédale péniblement, mais déception, désillusion, ô rage ô Delhi ennemie, n'ai-je donc si peu vécu que pour prendre des rickshaws motorisés... Grosso modo, ce sont les mototaxis péruviens!! J'adooooore, je dois être la seule ici à aimer, mais tant pis! Mon esprit est sans cesse en train de comparer Delhi à Lima, je ne peux pas m'en empêcher, c'est si facile et si tentant de faire le parallèle!

La route pour aller au boulot est très … indienne!!! comme toujours, des gens et des véhicules partout, de la pauvreté sous des maisons de plastiques, des mendiants couverts de haillons crasseux, des vendeurs de tout et n'importe quoi, des brûleurs d'encens, des routes chaotiques, des travaux, des montagnes de détritus, des échoppes et des boui boui, des dhabas (sorte de gargotes posées au bord de la route), de la saleté, des couleurs, des odeurs d'épices, puis de merde, puis de terre, un mélange, des trous, des bosses, des arbres, des vaches, des maisons... c'est un grand n'importe quoi, c'est même indescriptible!! J'essaye pourtant, quand je vois les choses, de les retenir afin de pouvoir les retranscrire sur le papier...

Nous y sommes presque, encore une grande route hétéroclite puis on tourne à gauche de nouveau sur une plus petite route, avant de s'arrêter devant un « bâtiment » qui ne mentionne absolument pas « Shanti Travel », bien sûr, en regardant bien sur le portail aux couleurs effacées, on aperçoit peint à la main un « C-66 » délavé...
Nous montons les marches, un grand seau en plein milieu de l'escalier récupère des gouttes sales qui tombent du plafond. Au premier étage, se trouve l'équipe des opérationnels (ceux qui se chargent de la logistique), tous Indiens. Puis au second, nos bureaux, équipe principalement française mais pas seulement, Argentine, Inde, Allemagne, Italie et Autriche siègent aussi chez Shanti. Après m'avoir présenté aux quelques personnes présentes, Catherine me montre vite fait le serveur sur l'ordi, et me laisse farfouiller les documents afin de me familiariser. L'office boy nous apporte un chai, un thé épicé au lait, comme celui du Starbucks mais bien meilleur, enfin différent, forcément j'adoore... et le fait de savoir que j'aurai ça deux fois par jour me met du baume au coeur ;)

Dans la matinée, un peu avant l'heure du déjeuner (j'ai opté pour la « lunch box » à 30 roupies -50 cts d'euros-, avec chapattis, riz et deux sauces végétariennes), Alex, le directeur, me convie dans son bureau. Il me raconte un peu l'histoire de la boite, que je connais déjà pour m'être renseignée auparavant. Il me parle des futures évolutions, ils ont l'air d'avoir pleins de projets, malgré le fait qu'ils soient débordés actuellement.
En septembre vont avoir lieu plusieurs réaménagements; les bureaux seront organisés par pole langue et/ ou activité, et un exécutif indien sera intégré dedans, pour être plus multiculturel et plus efficace. Par ailleurs, tout le monde utilisera le nouveau software pour les devis (bonne idée, plutôt que de tout faire manuellement).
Pour ma part, je vais être formée trois semaines sur le marché français, en ce moment débordé, puis je partirai une semaine en « reiki » (repérage sur le terrain). Ensuite, je passerai avec Patricio sur le marché espagnol, où tout le marketing reste à faire. J'aime l'idée de devoir chercher à développer un nouveau marché, même si, une fois de plus, on me "casse" un peu ma motivation.

La lunch box... LB pour les intimes. Une sorte de BN indien pour les employés. C'est une petite boite isotherme ovale et allongée qui arrive à l'agence, avec un tout petit saché plastique contenant deux rondelles de carotte crue, une de concombre et une d'oignon avec. J'ouvre avec curiosité la LB: j'en sors 4 plus petites boites couleur étain empilées les unes sur les autres. On ne paye pas tout de suite la LB, quelqu'un passe dans l'aprem récolter l'argent. Apparemment, j'ai une lunch box hors du commun aujourd'hui (spécial samedi???) avec des espèces de pains-beignets frits à la place des chapatis, du riz où trainent quelques petits légumes (comprenez riz de luxe), et … un dessert!!! une sorte de riz au lait. Chose qui n'arrive jamais.

L'après-midi est longue jusqu'à 19H. J'invite toute l'équipe sur skype et papote un peu avec certains. Je vais voir Bénedicte faire un devis pour un client italien; effectivement ça prend du temps de faire çà à la main! de retour à ma place, il me reste une heure pour continuer à lire de la doc, mais mes yeux ont du mal à rester grand ouverts...

Je rentre avec Bene et Melina, une autre stagiaire française qui rempile pour un an de Shanti après son stage. Melina porte un énorme sac rempli de tapis de mules (pour les treks au Ladakh) pour un groupe de touristes, on met du temps à trouver un rickshaw qui accepte nos prix (d'ailleurs on n'en trouve pas, mais on en a tellement marre de marcher!). Encore une fois, cela me rappelle le Pérou et les fatigantes, incessantes négociations. Mais les Indiens ont l'air moins chaleureux, et s'en foutent de perdre un client. D'ailleurs, aucun chauffeur ne nous cherche vraiment, c'est plutôt le contraire. Le manque de sourire, le fait qu'ils ne parlent pas, est sans doute du au système de castes du pays.

L'énervement est palpable dans l'air, contre les chauffeurs de taxi, les indiens en général, et même le boulot... tout à coup, c'est trop de feedbacks négatifs pour une première journée, jusqu'à troubler mon bonheur d'être ici. J'avais vécu la même chose à Lima, et dieu soit loué l'expérience a été bonne... Je fais remarquer à Melina qu'elles me découragent, mais elle me rassure en me disant que c'est juste la pression du moment et un gros ras le bol...

Voilà pour la première journée de travail en Inde, un peu rébarbatif à lire pour vous, mais ce blog me sert aussi à donner les amples nouvelles que je n'ai clairement pas le temps d'envoyer par mail...

Namaste (d'après le premier mail commun)

Hé oui, je suis vivante, bel et bien arrivée, sans encombres ni retard ni même turbulences (petit clin d'oeil à maman...). Que dire????? WOW

Arrivée à l'aéroport, je sens déjà des regards curieux posés sur moi. Un anglais curieux aussi, je ne comprends pas tout. Juste assez pour le « arrrre you mérrrrried? » de Monsieur Douane. Tiens, ça me rappelle vaguement une autre ville...

Déjà la moiteur et la chaleur déferlent sur moi. Et il n'est que 6H!!! Je ne réalise pas; je suis à Delhi!! Pas de gros gros choc encore, je ne suis pas devenue folle, pas de cellule d'urgence donc, mais je n'ai pas vu grand chose mise à part la route qui mène de l'aéroport aà Kalkaji, quartier où je vais séjourner quelques temps. Certains côtés de la ville me rappellent Lima, une certaine "austérité" ou la sobriété des pauvres, de grandes rues pleines de travaux qui semblent ne jamais devoir finir, des bâtiments délabrés, un ciel couvert (enfin ça c'est parce qu'il n'est que 7H du mat'). Certains autres côtés n'ont par contre rien à voir avec Lima, motos et vélos à perte de vue, de la verdure et des arbres, quelques jolis bâtiments éparses. L'odeur est différente, bien qu'indescriptible. Je m'attendais à voir beaucoup plus de monde en fait, un plus grand bazar, des bouchons géants qui n'en finissent pas, je suis limite déçue!! En prêtant plus attention, je remarque qu'il y a beaucoup de monde, mais pas en "tas", il y a beaucoup de monde, ça s'étale, ça déboule de partout, ça marche et ça dort partout, ça mendie sous les ponts, ça vend, ça travaille. Il y a des taches de couleur partout, des saris chatoyants contrastant avec les couleurs boue de la ville (enfin de la partie que je découvre tout du moins). Devant nous, un camion citerne transporte de l'eau et... nous en met plein le pare prise à la moindre bosse. Je regarde autour de moi, les yeux grand ouverts, j'essaie de capter l'essence de ce pays encore très mystérieux.

Mon chauffeur m'apprend le hindi en cours de route. Il me trouve "drôle"; j'ai selon lui un bon accent, je parlerai bientôt la langue... moui, j'ai retenu de ces leçons matinales un semblant des mots vache, garçon, fille et chien. Le quartier où je vais n'est pas trop trop éloigné de l'aéroport, et c'est un quartier... populaire!!! partout des squelettes d'échoppes, des gens qui grouillent (cette fois oui, la foule est là), des montagnes de fruits et de légumes, des vélos-charrettes, des saris lumineux, des écoliers en uniforme, petits moyens ou grands, et une... VACHE???!! l'Inde quoi. Une vache blanche, tranquille, qui fait sa siesta sur le trottoir. Plus tard, j'en verrai deux autres avec un bébé à côté de mon immeuble. Le chauffeur se perd, ça m'a l'air bien compliqué niveau orientation, j'essaye de me repérer aux grilles (ah ouiiiii cette grille noire là, heuuuu...). On tournicote, il demande plusieurs fois la direction du Block G 88. On s'embranche dans des toutes petites rues à moitié bloquées par des gens qui lavent leurs voitures, on n'a pas peur, on se faufile on y arrive. Classique. L'immeuble est là, mais personne ne répond. En fait personne ne connait l'étage où je dois me rendre je crois, et bientôt trois indiens sont là, cherchant à joindre mes futures colocataires. L'organisation promet, mais je ne dis rien, la chaleur m'assomme. Je regarde les oiseaux, qui tournent autour du petit parc à côté. Enfin, on monte les escaliers. Trop haut. On redescend d'un étage. On frappe. Enfin, on m'ouvre, une française, Bénedicte, qui n'a pas l'air très réveillée. Je me retrouve un instant seule dans cet appart assez grand et peu meublé. J'aperçois une grande pièce vide, sans rien dedans à part une petite armoire, une petite table basse, un ventilo et deux mini étagères. Ma chambre provisoire, je présume. Le salon est un peu plus garni, avec du mobilier indien et quelques tissus. J'attends que Bénedicte revienne; elle est pressée, doit aller chercher des clients à 8H après s'être levée à 2H du mat' pour en chercher d'autres, et malade depuis plusieurs semaines. Tout de suite ça me rassure quant au boulot qui m'attend...;-) Du coup, day off aujourd'hui!! Après tout, si c'est pour me saigner par la suite, autant prendre mes marques et me reposer un peu.

Bénédicte partie, je fais la connaissance des deux autres colocs (et de leurs copains respectifs), Verena (autrichienne) et Iris (allemande), qui bossent au pôle Allemagne. Elles m'expliquent leur mission au boulot; l'avantage d'être aux pôles langues, c'est de toucher à tout, car rien n'est encore fait (marketing, pub, conseils, vente etc). Voilàààà ce qu'il me fallait, un peu de motivation que diable. On papote en anglais de tout et de rien, et les garçons m'installent mon lit. Ils sont tous sympas, ça fait bizarre de se retrouver dans une coloc à nouveau. Je me remets à l'anglais; ça fait du bien. J'ai hâte de rencontrer mon collègue hispanophone, apparemment argentin et non espagnol comme je l'avais cru.

Je passe la journée à somnoler, au rythme des ventilos qui tournent à fond. Je prie pour qu'il n'y ait pas de grosses pannes d'électricité (évidemment très fréquentes). Raté!

17h07 heure locale: première coupure de courant, adieu ventilo, adieu Internet, et bienvenue en Inde!!

Introduction - encore un blog?!!


A compléter... de toute façon, on finit toujours par l'intro non?